A l’ère du tout numérique, on oublie encore bien souvent que ce n’est pas parce qu’on n’imprime plus de papier qu’on ne pollue pas. Achat d’un ordinateur, envoi d’un mail ou encore stockage de fichiers sont autant de choses auxquelles il faut réfléchir dans une démarche numérique responsable.
Le numérique responsable est « une démarche d’amélioration continue qui vise à améliorer l’empreinte écologique et sociale du numérique » (Source : Mission interministérielle numérique écoresponsable). Il permet de réduire son impact environnemental, d’améliorer son impact social et d’être un levier d’économie financière, d’innovation et d’engagement.
Nous revenons ici sur 9 bonnes pratiques à mettre en application pour un numérique plus vert.
Bonne pratique n°1 : Mettre en place une stratégie du numérique responsable
Une bonne stratégie du numérique responsable passe d’abord par le choix de la personne chargée de coordonner la démarche (Responsable GreenIT). C’est elle qui définit un plan d’action « numérique responsable », en concertation avec les différents services de l’entreprise et qui la représente lors d’événements en lien avec cette démarche.
Une fois le responsable GreenIT choisi, vous devez ensuite mettre en place une stratégie, en commençant par les bonnes pratiques ayant le plus d’impact, tout en veillant à ce que leur objectif soit atteignable. Pour une bonne réalisation de cette stratégie, il faut définir :
- La personne en charge de piloter sa mise en œuvre et son suivi
- Les indicateurs de pilotage (opérationnels ou stratégiques)
- Les objectifs fixés
Afin de vous consacrer pleinement à cette démarche numérique responsable, définissez également le budget que vous souhaitez lui allouer, afin d’anticiper les actions à mener (sensibilisation, audits…)
Pour que la démarche numérique responsable soit officielle au sein de l’entreprise, il est important de l’acter dans une charte. Cela permet de communiquer en interne les nouvelles valeurs que vous souhaitez mettre en place. Elle peut également être partagée en externe auprès des clients, partenaires et fournisseurs.
Enfin, rappelez-vous que cette démarche ne concerne pas uniquement l’empreinte environnementale mais également le bien-être des salariés :
- Veillez à leur fournir des équipements ergonomiques (souris, clavier…)
- Favorisez les pratiques bénéfiques pour leur santé (pauses sans écran, droit à la déconnexion…)
- Respectez la vie privée des utilisateurs (protection des données, localisation…)
Bonne pratique n°2 : Sensibiliser et former les collaborateurs
Avoir un référent « numérique responsable », c’est bien ! Sensibiliser et former tous vos collaborateurs, c’est mieux !
Il est donc important de les sensibiliser sur les impacts environnementaux du numérique (fabrication des équipements, utilisation, fin de vie…) et sur les bonnes pratiques, à la fois individuelles et collectives.
Au-delà de la sensibilisation, il est également conseillé d’éduquer les collaborateurs via un plan de formation. Attention à bien vous adapter au public cible afin d’appuyer sur les points qui le concernent.
Bonne pratique n°3 : Mesurer son impact numérique
Afin de comprendre quel est votre impact numérique, il est utile de le mesurer, notamment pour vous rendre compte des progrès à faire. Cette évaluation doit inclure vos impacts environnementaux (comme les émissions de gaz à effet de serre) et sociaux (comme la qualité de vie au travail), ainsi que vos impacts directs, indirects (sous-traitance, achats) et générés chez vos clients.
La 1ère action à réaliser dans ce cadre est d’apprendre à connaître votre système d’information afin de mieux l’exploiter. Cela passe par une cartographie, qui a pour but de visualiser les liens entre les différents objets du SI (métiers, applications, infrastructure). En connaissant votre système d’information, vous pouvez réduire votre impact numérique grâce à une meilleure maîtrise de vos technologies et une meilleure utilisation de votre infrastructure.
Une fois la mesure de votre impact numérique effectuée, il est important de l’évaluer régulièrement afin d’avoir un aperçu des progrès faits et à faire. Cette évaluation prend en compte tout le cycle de vie (fabrication + usage + fin de vie) du système d’information et pas uniquement son usage.
Bonne pratique n°4 : Réduire ses achats
Le numérique responsable ne concerne pas uniquement l’utilisation de services numériques mais également le cycle de vie du matériel.
La 1ère chose à laquelle réfléchir est la réduction du nombre d’équipements. Lors de l’achat, posez-vous les questions suivantes :
- Est-ce que cet achat est utile, essentiel ?
- Puis-je mutualiser l’utilisation de mes équipements ?
- Existe-il une version logicielle de la solution dont j’ai besoin ?
Un autre réflexe est de mettre à jour vos appareils plutôt que de les remplacer. Votre ordinateur est lent ? Remplacez votre vieux disque dur par un disque plus performant. En faisant cela, vous rallongerez la durée de vie de votre matériel.
Attention : pour être sûr de pouvoir mettre à jour vos appareils, veillez au niveau de facilité de démontage de l’appareil, à la disponibilité des pièces détachées et à l’indice de réparabilité.
Vous pouvez encore réaffecter vos équipements en interne. Quand le matériel n’est plus assez performant pour certains collaborateurs, il le sera toujours assez pour d’autres ayant des exigences de performance moins élevées.
Bonne pratique n°5 : Opter pour des achats durables
Si l’achat se révèle nécessaire, il est important de s’assurer que le matériel acheté répond à des critères environnementaux et sociaux précis, qui privilégient :
- Le réemploi : en achetant du matériel reconditionné, vous limitez votre impact environnemental et vous créez de l’emploi au sein de l’économie sociale et solidaire.
- Les achats durables et réparables : l’idée est de s’assurer d’acheter du matériel de qualité, réparable (voir indice de réparabilité), durable (voir indice de durabilité, disponible en 2024), avec une longue garantie (idéalement 7 ans) et évolutif (possibilité de faire des ajouts ou des remplacements sur le matériel).
- Le matériel éco-labellisé : les équipements labellisés doivent répondre obligatoirement à des exigences particulières (prise en compte des impacts environnementaux tout au long du cycle de vie, certification par un organisme indépendant…).
- La traçabilité des produits : dans certaines zones géographiques, les droits humains (conditions de travail dangereuses, travail des enfants…) et l’impact environnemental (pollution des eaux et des sols, impact sur la santé…) ont peu d’importance. Qu’il s’agisse d’équipement neuf ou reconditionné, assurez-vous que le cycle de vie du produit respecte la condition humaine et la planète.
Bonne pratique n°6 : Contrôler sa consommation numérique
Contrôler votre consommation numérique, c’est tout d’abord optimiser la gestion de votre parc d’équipements. Comme vu plus haut, l’idée est de réfléchir à la nécessité d’acheter du matériel et de repenser l’usage de ce qu’on possède déjà. De plus, afin d’assurer une bonne gestion de votre parc, il peut être utile d’inventorier et de suivre vos équipements.
Afin de réduire votre impact numérique, il est également possible d’agir sur les paramétrages par défaut, comme la mise en veille des équipements, la désactivation des économiseurs d’écran ou encore l’impression recto-verso.
Les flux de données ont également un impact important. Afin de les diminuer, il est conseillé de :
- Réduire le poids des contenus hébergés sur les serveurs
- Mettre en cache les données
- Compresser les données
- Réduire la quantité de vidéos consultées sur Internet ou éteindre les caméras pendant les visioconférences (si non nécessaire)
- Consulter les vidéos en qualité réduite
Réduire le volume de données stockées est un autre bon moyen de réduire votre impact. Comme pour les équipements, les données ont un cycle de vie (utilisation, sauvegarde, archivage, suppression, restauration) ayant un impact environnemental car elles sont hébergées dans une infrastructure nécessitant notamment de l’électricité pour son bon fonctionnement. Parmi les solutions pour réduire le volume de vos données : configurer la déduplication sur les serveurs le supportant, configurer des stratégies de filtrage des fichiers déposés sur les serveurs ou encore compresser les données (si possible)
Autre poids dans la balance écologique : les emails. Le stockage d’un email pendant un an équivaut à 1h de consommation d’une ampoule 25W. Avec 300 milliards de mails envoyés par jour, nous vous laissons calculer le nombre d’heures que cela représente ! L’idée est alors de :
- Réduire les courriels entrants et sortants
- Privilégier l’écriture au format texte brut
- Limiter la taille des pièces jointes voire les éviter en partageant des liens
- Avoir une signature sobre
- Diminuer le temps de conservation des messages
Enfin, il est important de contrôler l’usage des imprimantes, notamment en achetant/louant des imprimantes avec un écolabel, en reconditionnant le toner usagé, en paramétrant les imprimantes en mode éco ou encore en sensibilisant les utilisateurs à l’impression écoresponsable.
Bonne pratique n°7 : Réfléchir aux usages logiciels et numériques
Concernant les usages numériques, l’un des premiers points auquel réfléchir est la pertinence des fonctionnalités lorsque vous concevez un service numérique. L’idéal étant de faire le point avec chaque service concerné afin d’être certain de répondre aux besoins des utilisateurs et de limiter vos données.
Il faut également veiller à ce que les solutions s’adaptent à tous les équipements, notamment le matériel ancien, afin d’éviter l’achat de produits neufs.
Pour n’exclure aucun public et permettre l’accès à l’information pour tous, assurez-vous d’adapter les services numériques à tous les types de débit. En plus d’éviter la fracture numérique, utiliser un service numérique plus léger a besoin de moins de ressources pour fonctionner et possède donc un impact environnemental moins élevé.
Lors de la création d’un service numérique, allégez vos contenus multimédias en :
- Utilisant le bon format d’image (par ex : jpg pour une photo)
- Enlevant la lecture automatique des vidéos
- Trouvant une alternative aux vidéos (texte de retranscription, résumé)
- Choisissant le bon format de fichier (pdf, format web)
Concernant les logiciels, faites attention à bien dissocier les mises à jour correctives (indispensables à la sécurité ou à la correction des bugs) et les mises à jour évolutives (qui ne font qu’ajouter des fonctionnalités et ont tendance à ralentir l’équipement)
Sur certains équipements ou systèmes d’exploitation, des logiciels sont déjà installés et ne peuvent parfois pas être supprimés, ce qui prend de la place sur vos disques ou votre CPU (= microprocesseur) et entraîne des ralentissements. Prenez donc le temps de réfléchir lors de l’achat d’un logiciel/d’équipements.
Bonne pratique n°8 : Repenser l’utilisation des serveurs et des data centers
Même si l’impact environnemental est moindre en stockant vos données sur des serveurs plutôt qu’en imprimant des tonnes de documents, il faut savoir que les data centers consomment beaucoup : électricité pour l’alimentation et le refroidissement, artificialisation des sols, consommation d’eau…
C’est pourquoi il peut être nécessaire de vérifier que votre prestataire d’hébergement répond à des clauses environnementales et qu’il adhère au Code de conduite européen pour les data centers. C’est dans ce code que l’on retrouve des critères environnementaux tels que :
- Réemploi des équipements
- Energie électrique d’origine renouvelable
- Mesure et réduction de la consommation d’eau
- Ecoconception des bâtiments et/ou des serveurs…
Il est également utile d’optimiser l’architecture du centre de données en :
- Confinant les baies des salles de serveurs pour réduire l’énergie nécessaire à la climatisation
- Assurant une circulation efficace de l’air frais
- Favorisant les équipements numériques répondant aux standards de l’ASHRAE (American Society of Heating Refrigeration and Air Conditioning Engineers), qui atteste que le matériel utilisé peut fonctionner à un certain niveau de température et dans des conditions d’humidité données, afin de réduire les besoins en refroidissement donc la consommation d’eau et d’énergie
- Choisissant du matériel de qualité et adapté aux besoins
- Augmentant la température de fonctionnement à plus de 24°
- Utilisant des systèmes de refroidissement naturels, économes en énergies
Veillez également à arrêter les services numériques et les équipements non utilisés car, en plus des coûts de licences et de maintenance, ils consomment de l’électricité pour leur fonctionnement et leur refroidissement.
Bonne pratique n°9 : Prolonger l’usage des équipements
Ce n’est pas parce qu’un équipement arrive en fin de vie qu’il n’a plus d’impact environnemental, au contraire !
C’est pourquoi il est important de réfléchir à prolonger sa durée de vie, soit :
- En le remettant en état, c’est-à-dire en le remettant à niveau (prolonger sa durée de vie), en le réparant (limiter son impact environnemental) ou en le reconditionnant (le remettre « comme neuf » pour permettre une réutilisation)
- En le réutilisant, quand l’appareil est encore dans un état fonctionnel. Comme vu plus haut, il peut s’agir d’un appareil qui n’est plus assez performant pour un collaborateur mais qui peut encore l’être pour un autre. Il est peut également être remis à certaines structures de l’économie sociale et solidaire qui vont le redistribuer aux personnes en difficulté.
Si cela n’est pas possible, faites toujours attention à la bonne élimination du matériel. Pour cela, vous pouvez faire appel à un éco-organisme de gestion des DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques), qui vous assure une traçabilité et une garantie ainsi qu’un transfert de responsabilité du déchet.
Les producteurs d’équipements doivent également pourvoir à l’enlèvement du matériel de leur marque en fin de vie.
Enfin, vous devez tenir un registre afin de consigner tous les déchets sortants. Ce registre est obligatoire afin d’assurer la traçabilité des déchets, et il doit être conservé 3 ans minimum.
Les bonnes pratiques Dynamips
En tant qu’entreprise de services du numérique, nous nous devons de faire particulièrement attention à notre impact environnemental. C’est pourquoi, dans le cadre de notre démarche RSE, nous avons mis en place plusieurs bonnes pratiques :
- Une charte de l’utilisation de l’email, qui permet de sensibiliser tous nos collaborateurs à un bon usage de l’email, afin de diminuer nos émissions carbones
- L’adhésion à Planet’RSE, une PLAteforme de Notation et d’Evaluation Territoriale de la RSE, qui évalue notamment les critères environnementaux (CO2, énergie, utilisation durable des ressources, écoconception)
- Un partenariat avec AfB pour donner une 2ème vie aux équipements informatiques en favorisant l’emploi durable de personnes en situation de handicap et le respect de l’environnement
- La mise en place d’un point de collecte pour les consommables usagés (cartouches et toners d’impression)
- Des impressions paramétrées automatiquement en recto/verso et noir & blanc + une utilisation de papier recyclé
- La réalisation d’un 2nd bilan carbone avec la société Terra21
- La plantation d’arbre à titre de compensation carbone
- La signature de la charte du numérique responsable
Pour aller plus loin
Pour avoir plus de détails concernant les bonnes pratiques du numérique responsable, vous pouvez consulter ce guide dédié aux organisations : Guide – Bonnes pratiques numérique responsable pour les organisations